Age : à partir de 12 ans
Film français
Sortie : 15 juin 2011
Genre : Comédie, Romance
Réalisation : Katia Lewkowicz
Interprétation : Benjamin Biolay, Emmanuelle Devos, Nicole Garcia, Valérie Donzelli, Sarah Adler, Hanna Laslo, Eric Lartigau, Nadir Legrand, Jean-Noël Cnockaert, Rodolphe Dana.
Trois jours avant son mariage, Arnaud, 35 ans, voit disparaître sa fiancée qui, paraît-il, compte bien revenir le jour « J ». Est-il surpris, abattu, indifférent, on ne sait pas très bien… Car il va vite combler l’absence de sa brune, que l’on ne connaît pas encore, par la présence d’une blonde plutôt jolie et attachante. Il a une sœur aimante et pleine d’humour, une mère bourgeoise castratrice qui brasse beaucoup d’air pour rien.
Comique de situation : surgit la belle famille étrangère (qui ne parle pas un mot de français !) en vue de préparer le mariage. Sans la mariée, c’est tellement plus drôle ! Et pour une immersion garantie totale, les dialogues ne sont pas traduits. <
/strong> Le futur marié se débat entre ses sentiments naissants pour une fille qui n’a pas sa place dans son nouveau projet de vie et la machine infernale du mariage, enclenchée à vive allure par une belle famille que rien n’arrête. Ni la disparition de Mademoiselle, ni la moue de Monsieur et son détachement total pour les artifices aussi superflus que kitchs de la noce. Katia Lewkowicz a réussit, pour son premier long-métrage, un beau mélange des genres entre comédie chorale hilarante et mélo sentimental. On échappe aux personnages naïfs et pitoyables, aux bons et aux méchants pour pénétrer dans un univers où l’on ne plaint ni admire personne. On se délecte devant les protagonistes victimes de leurs états d’âme changeants, confrontés somme toute à des situations assez banales. Ils sont très critiques vis-à-vis d’eux même. En témoignent leurs surnoms et les sonneries ridicules de leur téléphone qui les font rire autant que nous ! La réalisatrice contourne les ficelles faciles des genres, ne joue pas de rebondissement caricaturaux et surprend par des situations et réactions insolites. Les dialogues, en revanche manquent parfois de recherche. On se serait bien passé des « putains » à foison dans la première partie du film ! Même dans la bouche du séduisant Benjamin, ce n’est pas très digeste ! Tous aussi talentueux les uns que les autres, les acteurs forment une joyeuse pléiade. Benjamin Biolay incarne son personnage avec une grande justesse, montrant une personnalité à la fois secrète, grave, profonde et pleine d’humour. Il intériorise ses doutes pour ne laisser percer, tour à tour, que détachement, passivité, agressivité, sentiments retenus et émotions contenues. En sœur aimante et structurée, Emmanuelle Devos, lui donne des répliques pertinentes sur mesure. Sa grâce irradie l’écran et sa palette d’émotions dévoile une belle alchimie entre rigidité et ouverture d’esprit, sérieux et humour malgré elle. Nicole Garcia, en mère histérique de ces deux jeunes bourgeois gâtés, est tout aussi convaincante et dôle. Quant à la belle et sensuelle Valérie Donzelli qui campe la future mariée fantôme, complètement désinvolte, irresponsable mais ingénue, elle décape ! La jeune prodige, Sarah Adler, lui vole presque la vedette en lui alpaguant son « futur » ! De beaux portraits qui dessinent notre époque avec précision et fantaisie, en sondant les blessures et les doutes avec beaucoup de discernement. Pourquoi tu pleures ? était présenté à Cannes en 2011, à l’occasion de la clôture de La semaine de la Critique.