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image film MoroccoPar Olivier Pélisson

Age : à partir de 13 ans

Sortie : 13 février 2013

Durée : 1h42
Un film franco-marocain
Genre : Drame
Réalisation : Nadir Moknèche
Interprétation : Lubna Azabal, Rasha Bukvic, Faouzi Bensaïdi, Grégory Gadebois, Anne Coesens, Abbes Zahmani, Ralph Amoussou, Malika El Omari…

Une femme. Au petit matin. En culotte et gilet. Elle fume, téléphone, manipule de l’argent et arpente un appartement. Dès les premiers plans de son quatrième long métrage, Nadir Moknèche creuse son sillon. Au plus près de la femme du Maghreb, émancipée, indépendante, libre, transgressive.

Dounia est jeune et divorcée et s’inscrit dans la lignée de ses « prédécesseuses » Madame Osmane (Le Harem de Mme Osmane), Goucem (Viva Laldjérie) et Zineb alias Madame Aldjéria (Délice Paloma). Libre sexuellement et matériellement. Elle a osé échapper à son mariage et a emménagé avec son amant, avec qui elle mène son chantier immobilier de main de fer. Elle n’attend qu’une chose : passer en douce en Espagne avec son homme et son jeune fils qu’elle compte enlever au père. Pour vivre loin de toute contrainte. Aussi, quand des catacombes chrétiennes sont découvertes sur le chantier, c’est le pactole et l’avenir assurés. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu.

image Morocco 2

Dounia attire tous les aimants du récit : l’ex-mari qui pourrait passer l’éponge, l’amant qui la sent agir dans l’ombre, l’amoureux transi qui en pince depuis l’enfance, et le fils qui espère revivre avec elle. Beaucoup d’attente pour un seul objet du désir. Mais Nadir Moknèche ne se contente pas de son intrigue psychologique. Il place l’ambition de son film encore plus haut en y mélangeant les genres. Le film noir, avec la mystérieuse disparition d’un ouvrier, des enjeux dangereux, des intérêts financiers contradictoires, et des tensions qui montent de tous côtés. Le témoignage social, avec la lutte des classes entre riches (Dounia et sa mère) et viagra generico pauvres (Ali le chauffeur et sa mère, les ouvriers, les gardiens), ou encore entre citoyens à l’abri et sans-papiers (ouvrier

s venus du Sénégal ou du Soudan). Le mélodrame, avec l’amour maternel qui reste le cœur des motivations de Dounia, et le désir qui fait tenir les êtres mais menace leur équilibre fragile.

Et la sauce prend, en scope, avec une héroïne telle une femme fatale prise dans la tourmente, qui veut rester maîtresse de la toile qu’elle tisse mais qui peut s’y faire prendre. Un pari gonflé tant le cinéma

arabe joue rarement du film noir et de ses codes. Dounia porte souvent ses verres fumés qui comme ses foulards dissimulent aussi ce qu’elle veut cacher. Elle fume sans arrêt et agite ses doigts aux ongles vernis (rouge sang) pour mener sa barque et acheter tout ce qu’elle peut grâce à l’argent.

Une fois la machine emballée, rien ne semble pouvoir arrêter le mécanisme infernal du récit, ou chaque problématique en dévoile une autre. Pour servir de cadre à cette tragédie méditerranéenne, Moknèche réussit aussi à ne pas montrer du Maroc les lieux communs exotiques, de souks en médinas, de danse du ventre en plaisirs enivrants. Ici priment les terrains vagues, les ruelles populaires, les couloirs, les cages d’escaliers, et les corps qui racontent tant.

Des corps qui forment un ballet humain où Moknèche fait preuve d’un sens aigu du casting, doublé d’un bel accompagnement de ses interprètes, tous excellents. En tête, Lubna Azabal continue son chemin singulier et intense. Sèche et charnelle à la fois, elle insuffle une énergie vitale et jamais complaisante à Dounia, sans en faire un être sympathique à tout prix ni larmoyant. Rasha Bukvic incarne une masculinité magnétique et pourtant fragile, lui aussi à la merci des frontières et de la jalousie des hommes. Faouzi Bensaïdi porte la frustration d’un enfant toujours tenu à l’écart et dont la revanche ne peut qu’éclater quand les situations deviennent explosives et que la manipulation exulte. Et Grégory Gadebois transcende avec son humanité bonhomme son personnage de projectionniste amoureux.

image Morocco 5A l’image de son personnage central, Moknèche n’a pas peur de jouer avec les interdits et les tabous. Montrer des corps nus, des couples illicites, le désir entre deux hommes, l’insoumission féminine, l’exploitation humaine ou les trafics sans scrupules. Un ton libre et volontaire qui lui a déjà valu des démêlés avec son pays (Algérie), qui lui a refusé un visa pour Délice Paloma, et qui l’a mené ici au Maroc voisin. Le titre même du film et sa résonance désenchantée répondent en miroir à son précédent opus avec Lubna Azabal : Viva Laldjérie ! / Goodbye Morocco. Le parfum de carte postale s’estompe vite devant ce pari nourri de portée politique et fortement abouti. Même si l’issue finale ne chante pas l’épanouissement.

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Par Thomas Constant

Master der der

Sortie : 9 janvier 2013

Age : A partir de 15 ans

Durée : 2 h 17

Un film américain

Genre : Drame psychologique

Réalisation : Paul Thomas Anderson

Interprétation : Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Laura Dern… 

Fixer le point. Le premier point que se fixe The Master est le précédent film de Paul Thomas Anderson, There Will Be Blood, qui sert ici de modèle. Un modèle épuré, délaissant le pluralisme des points de vue, des multiples parcours fonçant vers un même point de rencontre, au profit d’une confrontation constante, d’une opposition forcée entre deux variations de la folie. Le prospecteur contre le prêcheur, l’Idiot contre le Maître, le savant. En perdant ainsi sa mordante efficacité au profit d'un cynisme froid, Paul Thomas Anderson

réalise une œuvre intrigante mais qui semble un peu vaine. Le film est à l'image de l'une des expériences du Maître, Philippe Seymour Hoffman, qui impose à son Idiot utile, Joaquin Pheonix, de fixer un point au loin, d'aller le toucher, de le décrire, puis de faire demi-tour pour revenir à son point d’origine et recommencer dans le sens opposé,  inlassablement. Par ses images, ses formes, ses sons, le film balade le spectateur d'un point à un autre, puis de cet autre point vers celui de départ. Une structure narrative délicate, qui sans être pesante, échappe à toute projection empathique. La forme s'avérerait donc parfaite, à savoir conforme aux enjeux cliniques de l'expérience, si elle ne jouait pas en contrepoint avec deux séquences d'une rare éloquence sur lesquelles repose l'enjeu émancipateur du film.

image The master 3

La première séquence met à nu Freddie, l’Idiot, qui devant le savant va s’expurger de ses secrets. Sans cligner des yeux, et donc le plus rapidement possible, Freddie doit répondre aux questions du Maître. Pendant que

Joaquin Phoenix réalise une micro-performance, le spectateur choisit de fixer un point. Les yeux de l'acteur, qui ne cessent bien évidement de cligner. Mais au-delà de cette barrière, à travers cette fenêtre sur « l’âme », nous voyons ce qui a rendu le Maître si amoureux de son Idiot utile : son jeu. Le plaisir de retrouver une tension, une force, une performance brute filmée sans coupures ni ajouts. Joaquin Pheonix sur-joue néanmoins son rôle déjà trop écrit par sa propre histoire de star qui a feint la chute libre. Mais la séquence se tient, elle concentre l’attention, coupe le souffle et nous donne à faire corps avec celui de Freddie avant qu’une vision de son passé ne nous permette de respirer. Cette fusion des regards, celui de l’Idiot et de son Maître, de l’acteur et de son spectateur, ne retrouve son pendant et sa puissance que bien plus tard dans le film.

Isolé dans le désert, le Maître invite à une nouvelle expérience. Fixer un point vers l’horizon, l’atteindre le plus vite possible à dos de moto et revenir sans tarder vers l’autre point, celui du départ. Philip Seymour Hoffman commence, expérimentant son propre jeu, menaçant de tomber de son bolide lancé

à grande vitesse. Éreinté mais fier, il demande à son Idiot de faire de même. Ce dernier file, bien au-delà du désert, laissant sur le côté la caméra du réalisateur qui peine à garder la vitesse de Freddie. Point culminant du cynisme de Paul Thomas Anderson, cette séquence symbolise l’implosion du couple de fous, mais restitue surtout la condition du spectateur enchaîné à son fauteuil.

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Ni idiot ni maître, le spectateur est prisonnier d’un dispositif ancré culturellement et socialement depuis plus d’un siècle. Cette expérience est le cinéma. Rester immobile, silencieux face à l’écran, à l'image d'un condamné derrière ses barreaux qui chercherait vainement à voir au-delà. Le cinéma est autant une « fenêtre sur le monde » que l’œil de l’acteur le « reflet de son âme ». Le réalisateur ne cesse de nous dire de voir au-delà, de chercher au plus loin ce point. Reste à trouver intérieurement ce à quoi ce point peut faire référence, comme Freddie l'a vécu. Ou bien s'émanciper pour de bon de son maître et quitter fermement la salle pour colporter « la bonne parole » : oui, je suis un spectateur vivant, vibrant et libre de me détacher à tout moment de cette hallucination collective ! Reste à savoir si nous en avons l'envie et la force.

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By France Hatron

Will be soon distributed in France

Age : from 7 year's old

109 mn

A Taïwan, Hong Kong and China film

Genres : Drama

Director : Jung-Chi CHANG

Cinematographer : Dylan Doyle

Distribution : Sandrine Pinna, Yu-Siang HUANG

Touch of the light, the first feature film by Jung-Chi Chang, presented during the 49th Golden Horse Film Festival in Taipei (Taïwan) received the International Critic Price by the Fipresci jury and also the New director award at

the Golden Horse awards ceremony, which is comparable to the Oscars and takes place at the end of the festival.

This film is based on the true story of blind pianist Yu-Siang Huang. He plays the role of Shiang, who was also born blind. The other leading part, Jie, is played by Sandrine Pinna, a very pretty French Taïwanese actress.

Up until the end of high school, Shiang lived at his parent’s with his little sister. The story begins as he leaves home with his mother for Taipei University to learn music and the piano in particular, his passion. His little sister waves to tell him goodbye. She’s sad to be separated from him. One can imagine how kind he was with her. He looks angelic, good-hearted and discreet. Even if he’s smiling continuously, his graceful smile straddles the line between resignation and deep despair. When he was young, he used to compete in musical competitions and win. But once he heard he won because he was blind, he stopped winning. This horrible memory lingers in the back in his head and makes him lose his momentum each time he desires to play music.

Sandrine Pinna (Jie)

Shiang places a huge importance to women’s voice. And it’s precisely Jie’s voice that draws his attention for the first time when he hears it on campus. One element of her job consists of delivering drinks and food to the students on campus.

The second part of his life starts when he and his mother step into his bedroom at university. His mom is worried and suffers because she knows he has to become completely autonomous in this one instance, and she knows he isn’t and will never be. We get the sense that she feels responsible for her son’s disease. But she cannot express her profound misery. She cannot hug him. Her voice-over states that when Shiang was 3 years old, she learned he was blind. Then he smiled at her! As if he had already the same extraordinary

personality.

His only refuge is his piano. But his talent puts him in solitary confinement.

Parallel to Shiang’s story runs Jie’s. She’s got a job in a fast food restaurant. She looks serious and realistic.

Her father drinks and her mother spends her time spending the money she doesn’t have! Jie keeps on giving her money that she uses to buy cosmetics in triplicate while she can’t make ends meet!

Jie and Shiang are going to meet each other. Jie had a dream which never could fulfilled: becoming a ballet dancer. But as her family couldn’t make ends meet, she couldn’t follow the Academic program in dance. Her meeting with piano fanatic Shiang will make her more self-confident and open up new horizons. From his end, Shiang finds more and more energy to take piano lessons, forming a band and having fun with the musicians, and otherwise being independent without asking for help from other students.

Yu-Siang HUANG (Shiang)

Most of the screen play is solid. The only regret is that some flash backs, at the end of the film, that have already been seen in the middle, were too long and weigh down the story a bit.

The acting is fully convincing. Yu-Siang Huang never overacts. Sandrine Pinna is very attractive and her style combined with her fragility and innocence should make her become a key player. She’s already been honored three times for best actress.

The French cinematographer Dylan Dole has chosen to not include many dialogues but rather a lot of lighting effects to express not only emotion but also a blind person’s way of feeling. The lights radiate around Shiang as if all the lights he was deprived of inside were given back tenfold to his next of kin.

Both piano recitals and dance scenes – in particular the ones where Jie has dance lessons with the leading Taiwanese female dancer Hsu Fang-yi – are transcended by the shooting process that gives aesthetic pictures, full of poetry and sensuality. Music played by Shiang comes with Jie’s dancing sequences to show how their lives and behavioral psychologies are interlinked and how one draws his inspiration from the other one. The audience is put into a wonderful artistic whirlwind. It has the sense that it detects the world with the same emotions as a blind person may.

What a performance to play his own life without locking his audience into a strange world which might only inspire pity and compassion! We can imagine the director has been inspired by Yu-Siang Huang’s brilliant mind and by his life lesson. Indeed, he offers a first feature film full of delicacy, artistically ambitious and accomplished.

When Yu-Siang Huang was given his Fipresci prize he told the audience : “I’m very happy to win this prize but also sad because I’ll never see how I can play a role…”

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Affiche du film

Par Olivier Pélisson

Sortie : 5 décembre 2012

Age : à partir de 10 ans

Durée : 1h50

Un film portugais

Genre : Fantaisie

Réalisation : Miguel Gomes

Interprétation : Teresa Madruga, Laura Soveral, Ana Moreira, Henrique Espirito Santo, Carloto Cotta, Isabel Cardoso, Ivo Müller, Manuel Mesquita…

Miguel Gomes persiste et signe. Son cinéma ne ressemble à aucun autre et son troisième long métrage continue de creuser un sillon dense et passionnant. Tabou fait suite à La Gueule que tu mérites et Ce cher mois d’août et revisite l’histoire du Portugal à sa manière.

Aurora a dépassé les quatre-vingt ans et perd copieusement la boule. Sans rien perdre de sa cocasserie. Dès qu’elle le peut, elle s’échappe pour aller jouer son argent au casino. Mais sa femme de ménage veille au grain. Santa est capverdienne et sa « maîtresse » est persuadée qu’elle use du vaudou pour l’envoûter. Pourtant, ce que préfère Santa c’est lire « Robinson Crusoé » en fumant tranquillement. Quant à Pilar, retraitée bienfaisante et sans reproches, elle s’étonne des délires de sa vieille voisine mais ne comprend pas l’antipathie de sa bonne.

Tout ce présent pépère et rythmé par les fuites de l’aînée est dynamité par la requête d’Aurora qui n’en a plus pour longtemps à vivre : retrouver un homme qu’elle a connu cinquante ans plus tôt. Le film et les deux autres femmes partent alors à la recherche de l’inconnu et décollent vers un paradis perdu : les jeunes années d’Aurora dans une lointaine colonie africaine.

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3″ height= »191″ />Miguel Gomes invoque alors la magie du cinéma muet, la puissance esthétique du Super 8 et le romanesque colonial cher à Karen Blixen et à sa ferme africaine. Une fantaisie atypique et débridée nourrit la seconde partie du film et fait un écho rafraîchissant à la première. La vieille voisine délirante a été une belle et jeune aventurière de l’amour, au pied d’une montagne aux pouvoirs surnaturels.

Les femmes font avancer le récit comme elles font avancer le monde et le cinéaste les célèbrent sans les sacraliser. Il croit aussi dur comme fer au cinéma, à son histoire et à son pouvoir de fascination. Tabou en évoque ainsi un autre, le film ultime et éponyme de Murnau datant de 1931 et centré sur la fuite amoureuse d’un jeune couple interdit à Bora-Bora. Le jeune portugais rend hommage à son aîné allemand et explose la célébration respectueuse en s’amusant comme un petit fou.

Car les vieilles indignes font ce qu’elles veulent au présent. Enlever et remettre le tableau horrible d’un ami quand il passe. S’enfuir dans les couloirs et taper aux portes. Jusqu’à prendre la poudre d’escampette définitive. Et dans la seconde partie, les acteurs disent parfois ce qu’ils veulent dans les images sans paroles que le spectateur, s’il est liseur sur les lèvres et lusophone, peut s’amuser à déchiffrer. Le tout dans un noir et blanc charbonneux qui aspire le regard et l’esprit. Tout

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comme le crocodile fétiche voit tout et veille…

Pour ce trait d’union entre hier et aujourd’hui, entre l’ici et l’ailleurs, Gomes a eu la bonne idée de construire un casting avec des interprètes venus du Portugal, des Açores, du Cap-Vert et du Brésil, et rassemblant à eux tous la riche histoire du septième art portugais, de Manoel de Oliveira à João Pedro Rodrigues, de João Cesar Monteiro à João Botelho, de Fernando Lopes à Teresa Villaverde.

Une heure cinquante de plaisir savoureux qui a déjà séduit la 62e Berlinale, où Tabou a reçu le Prix Fipresci de la critique internationale et le Prix de l’innovation Alfred Bauer en février, et le Festival Paris Cinéma, où il a glané un Coup de cœur du jury et le Prix des bloggeurs et du web en juillet dernier.

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Par France Hatron

Sortie : le 17 octobre 2012

Age : à partir de 10 ans

Durée : 1h27

Un film français sénégalais

Genre : Drame

Réalisation : Moussa Touré

Interprétation : Souleymane Seye Ndiaye, Laïty Fall, Malamine Drame, Balla Diarra, Salif Jean Diallo, Babacar Oualy, Mamae Astou Diallo, Saikou Lo…

Un village de pêcheurs en banlieue de Dakar voit régulièrement s’éloigner des pirogues chargées de Sénégalais, désabusés mais résignés, qui n’ont plus qu’un espoir : fuir pour gagner leur paradis, quitte à quitter femme et enfants à jamais. Le paradis, c’est l’Europe et dans un premier temps l’Espagne et ses îles Canaries, situées à une poignée de nœuds, soit sept jours de navigation ! Même si, tous les jours, des milliers d’Africains meurent noyés au large de ces îles, le rêve de ceux qui restent doit devenir réalité à tout prix… « Vas en Chine, c’est la crise en Europe », lance une femme à son mari qui souhaite quitter son fief. Les Sénégalais ont bien conscience que le rêve Européen n’est plus ce qu’il était mais que faire, sinon subir en silence ?

Le capitaine du bateau craint d’affronter l’océan déchaîné mais va devoir s’y astreindre. Tout comme sa trentaine de passagers, il devine ce qui l’attend.

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www.lecinemadanslesyeux.com/la-pirogue/image-la-pirogue/ »>Pour plaider la cause des immigrants clandestins, héros de la mer, Moussa Touré concentre la narration de son histoire sur une barque de pêcheurs vétuste. En quasi huis clos, il témoigne, avec pudeur et délicatesse, de la souffrance d’un peuple tout entier. Il réunit des hommes marqués par l’épreuve de la vie mais en apparence calmes et qui ne manquent pas d’humour. Appelés à vivre dans des conditions climatiques désastreuses, sans eau potable, ni espoir de survie, ils vont cependant se révéler moins tendres qu’il n’y paraissait.

Moussa Touré ne s’apitoie pas. Il évite brillamment l’écueil des regrets, des pleurs, de la sensibilité exacerbée et de la sexualité en berne. Il filme ses personnages en gros plans, révélant des visages magnifiques, criant de

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vérité, mortifiés par la fatigue et l’angoisse. La tempête les surprend et nous surprend aussi à la façon d’un documentaire. On est bien loin des effets romanesques de Titanic !  La tension nous cheville au corps et l’on oublie la fiction pour ne s’attacher qu’au réel, à cette bataille meurtrière entre une pirogue de

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pêche détournée de sa fonction première et l’océan terrifiant. Ce bateau-là s’érige en symbole de liberté.

La pirogue, présentée et ovationnée au Festival de Cannes 2012 dans la section Un certain Regard, était le seul film de l’Afrique subsaharienne en compétition.

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par Olivier Pélisson

Sortie : le 31 octobre 2012

Age : à partir de 15 ans

Durée : 1h36

Un film brésilien

Genre : Drame

Réalisation : Marcos Prado

Interprétation : Nathalia Dill, Luca Bianchi, Livia de Bueno, Bernardo Melo Barreto, César Cardadeiro, Divana Brandão…

Etonnant film sensoriel que Les paradis artificiels. Marcos Prado livre là son premier long métrage de fiction. Une plongée sans complexe dans l’expérience de la drogue, du désir, du sentiment et de l’aventure existentielle. Sous influence ou pas, les personnages font un voyage au bout d’eux-mêmes, entre le Brésil et les Pays-Bas.

Erika rejoint tout d’abord une immense « rave » sur une plage du Nordeste brésilien avec sa copine Lara. Elle rêve de faire connaître ses talents de DJ. Nando s’y rend aussi avec un ami. Les trois êtres se croisent et s’unissent en pleine nuit, dans le feu des substances chimiques et des fluides corporels. Deux ans plus tard, Nando séjourne à Amsterdam d’où il va rapporter dans ses bagages des drogues de synthèse pour un ami. Il y retrouve par hasard Erika devenue reine des platines et rangée des voitures côté consommation. Ces deux là en pincent à nouveau l’un pour l’autre. Mais la vie n’est jamais simple…
Evitant l’écueil du film clip, de la vitrine branchée, de la propagande consumériste ou du pensum moraliste, Marcos Prado s’intéresse avant tout au chemin de ses personnages. Il donne à voir une jeunesse avide de sensations et de liberté physique et psychique. Quitte à tout tester pour mieux se connaître. Ou pour échapper au quotidien ? A un futur déjà trop lisse et phagocyté par la mondialisation ? Avant d’écrire et de filmer son récit, il a longuement enquêté afin de

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mieux appréhender la jeunesse. Ses aspirations. Ses expérimentations. Ses visions.

Mais le riche parcours documentaire de l’auteur n’empêche pas la fiction d’exister fort. Erika et Nando guident l’action et le spectateur dans les allers et retours entre les deux continents et les différentes temporalités étalées sur six ans. Une audace narrative qui paie. Ce sont les vibrations intérieures des êtres qui mènent. Ils donnent de la chair et du nerf aux images. Ils impulsent leur vitalité et leurs doutes au flux de l’action. Les délires sous substances sont rendus comme rarement via une mise en scène précise. Au plus près des visages, des corps, des peaux, et du souffle de ces adultes en devenir. On sent même les acteurs s’oublier au bénéfice de leurs personnages.

Tout le travail formel

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et technique brille par sa maîtrise et sa fluidité. Et toujours au service de l’histoire. Il faut citer l’image de Lula Carvalho, le montage de Quito Ribeiro et le son de Leandro Lima, Alessandro Laroca, Armando Torres Jr et Eduardo Virmond Lima. Un brio esthétique d’autant plus notable qu’il accompagne l’émotion à l’œuvre et réussit à rendre vibrante l’humanité nomade des Paradis artificiels. Jusqu’au crescendo des dernières scènes cariocas, quand la concrétude parfois triviale de la vie rattrape les jeunes anges épris d’absolu.

La bande son électro de Rodrigo Coelho et Gustavo MM nourrit aussi les tâtonnements des êtres. Loin d’en faire une bande démo fabriquée, elle souligne au contraire leurs états intérieurs. Car la jeunesse à l’œuvre est toute entière tournée vers ses sens. Au rythme de son pouls et à l’écoute des pulsations du monde. Pas évident de bâtir un tel film sans tomber dans le cliché ou dans la complaisance, de l’esthétisme « hype » à la virée trash. Les paradis artificiels y échappent et renvoient un écho nouveau aux amours hippies du More de Barbet Schroeder (1969), quarante-trois ans plus tard.

Déjà auteur du portrait documentaire Estamira (2004) et producteur du diptyque musclé et triomphal de son complice José Padilha Troupe d’élite (2007-2010), Marcos Prado s’annonce comme un protagoniste prometteur du cinéma brésilien. A suivre de près.

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Par Catherine Ruelle

Une rétrospective du cinéma sénégalais, c’est d’abord une immense brassée d’images, de sons, de couleurs, d’histoires ! Un peu plus de soixante années d’une cinématographie à (re)découvrir ; une des premières du continent africain dans les années 60. Aujourd’hui beaucoup de cinéastes et d’acteurs ont disparu, mais les images sont là et continuent à raconter leur histoire.
« Elle est belle la France Diouana ! – Oui Monsieur ! ». Douce et tendre Diouana, – M’Bissine Diop- bercée dans l’illusion de l’ailleurs, d’un paradis qui allait se révéler piège mortel ! On était en 1966. Sembène Ousmane, écrivain reconnu, après avoir réalisé en 1963, le magnifique Borrom Sarret, signait son premier long métrage : la Noire de … un film qui a gardé la grâce et la force politique de ses origines ! En ce temps là, l’immigration n’était pas encore de « masse », le bateau était

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un paquebot (et pas une pirogue), mais la mort était déjà au bout du chemin !
Dès le début, le ton était donné ; à travers fictions et documentaires, le cinéma sénégalais allait raconter, avec ses propres images et ses propres mots, les réalités du pays, les interrelations avec le monde et avec la France, ex pays colonisateur avec lequel il fallait régler des comptes ; en ce temps là, le Sénégal était indépendant depuis peu et la barque (Sunugal1), fragile encore, était gouvernée par un poète président !2 Sembène Ousmane allait enchainer très vite avec Le Mandat premier film tourné en woloff, vrai manifeste cinématographique et satire de la nouvelle bourgeoisie, autour de l’histoire d’un mandat envoyé de France et impossible à encaisser. Et tandis que Paulin Soumanou Vieyra, dahoméen3 d’origine, développait les « Actualités sénégalaises » et que des adolescents s’usaient les yeux à tenter de voir des westerns par les trous des palissades des cinémas en plein air, les premiers cinéastes revenaient des lointaines écoles européennes : Ababacar Samb Makharam, venu de Cinecita , metteur en scène inspiré, s’ engageait dans la défense des images du continent au sein de la Fepaci (fédération panafricaine des cinéastes) tout juste créée. Et la neige n’était plus, Kodou et Jom témoignent aujourd’hui de l’immense talent de ce cinéaste aux grands éclats de rire, trop tôt disparu, tout comme « l’homme aux semelles de vent » le magnifique comédien, poète et cinéaste Djibril Diop Mambety, auteur du cultissime Touki-Bouki, (1973) une autre histoire d’amour, de rêve et d’exil vers un « ailleurs meilleur » ; à la fin du film le jeune Mory reste à quai, tandis qu’Anta, -Myriam Niang- quitte le Sénégal sur un autre paquebot blanc ; le même peut- être qui ramènerait au pays près de vingt ans plus tard Linguère Ramatou, vieille dame richissime venue régler ses comptes dans la petite cité de Colobane, dans le film Hyènes (1992).

Attardons-nous un instant sur ces années 70, l’âge d’or du cinéma sénégalais. Les salles de cinéma étaient pleines à craquer, le public adhérait à l’oeuvre de ses cinéastes, dont le talent était reconnu à l’extérieur dans les plus grands festivals internationaux de Cannes à Venise et de Carthage à Ouagadougou. Mahama Traoré, ami et contemporain de Djibril Diop, dénonçait dans N’Jangaan (1974), film brillant monté par Marcel Hanoun, l’emprise croissante du fondamentalisme religieux dans la société. D’autres comme Momar Thiam et Tidiane Aw s’essayaient au cinéma populaire, peignant les affres d’une jeunesse en proie au chômage et aux désordres de la drogue et de la violence, tandis que Ben Diogaye Bey racontait l’histoire des Princes Noirs de Saint Germain des Près.

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= »attachment wp-att-1568″ href= »http://www.lecinemadanslesyeux.com/cinema-senegalais-de-la-noire-de%e2%80%a6-a-la-pirogue-soixante-annees-dhistoire/safi-faye/ »>Safi Faye, la grande dame du cinéma sénégalais faisait ses premiers pas de documentariste avec Lettre paysanne (1974) émouvant hommage à son grand père, et constat implacable du néo-colonialisme à travers l’histoire d’une mono-culture imposée par la colonisation, l’arachide. Felix Samba N’Diaye n’était pas loin, avec ses petites histoires des gens de tous les jours, pêcheurs, artisans, matrones, enfants, des « histoires de petites gens » que Djibril Diop Mambety allait magnifier dans La petite vendeuse de soleil son tout dernier film en 1998.
Au début des années 80, sont arrivées de nouvelles générations, avec des films à la première personne, comme Toubab Bi de Moussa Touré, élevé au biberon du cinéma sur les plateaux de François Truffaut, Bertrand Tavernier ou Bernard Giraudeau. Dans ses aventures parisiennes, son double de cinéma était l’acteur Makéna Diop qui allait ensuite interpréter Rambo dans TGV, avant que le cinéaste ne se tourne lui aussi vers le documentaire. Il faudrait parler d’Ousmane William M’Baye, de Moussa Bathily, de Moussa Sène Absa, de Mansour Wade, de Jo Gaye Ramaka qui ont tous réalisé des films très personnels ; parler encore des acteurs et actrices, innombrables et talentueux parmi lesquels Nar Sène, Awa Sène Sarr, Omar Seck, Rokhaya Niang, Fatou N’Daw…

Mais il nous faut arriver aux années contemporaines et à la génération actuelle, celle dont les parents ont vécu l’exil et l’émigration ; celle d’Alain Gomis, réalisateur de l’Afrance, dont le nouveau film Aujourd’hui (2012) raconte le dernier jour de Satché. Satché sait qu’il n’a plus qu’une journée à vivre ; établi aux USA, il retourne chez lui, au Sénégal, pour célébrer sa mort à venir en compagnie des siens. Satché, c’est Saul Williams, musicien et poète hip hop, révélé en 1998 avec Slam. Le film aura été le dernier de Thierno Ndiaye Doss, grand comédien, qui vient de disparaitre après avoir traversé toute l’histoire du cinéma sénégalais.

De la même génération que Alain Gomis, Dyana Gaye. Elle a signé de France quelques magnifiques courts métrages, dont Une femme pour Souleymane, avec Makéna Diop puis à Dakar Deweneti et Un transport en commun (2009) une comédie musicale étonnante avec Umban

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U’kset, autre grand comédien et musicien.
A Dakar de nombreuses jeunes femmes poursuivent aujourd’hui dans le documentaire et la fiction, le travail de leur aînée Safi Faye. Elles ont nom Angèle Diabang Brenner, Khadi Sylla, Alice Diop et bien d’autres.
Et l’histoire ne s’arrête pas là ! Même si les salles de cinéma ont fermé, même si les institutions cinématographiques nationales se sont délitées, les ciné-clubs renaissent ; même si les moyens financiers sont plus difficiles à trouver, les cinéastes tournent ; de nouveaux cinéastes prennent la caméra, numérique cette fois !
Le plus beau message d’espoir c’est Sembène Ousmane qui nous l’a envoyé en tournant à quatre vingt ans largement dépassés son dernier film Mooladé, l’histoire d’une femme qui se rebelle et qui dit non ! Le double en couleurs et actif cette fois de la petite Diouana des années 60. Le temps a passé, le cours de l’Histoire a changé, le cinéma sénégalais a atteint l’âge de la maturité et pourtant la « pirogue » est toujours en mouvement.

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Par France Hatron

A partir de 12 ans

Un film français

Sortie : 17 octobre 2012

Genre : Comédie dramatique

Durée : 1 h 31

Réalisation :

Louis-Do de Lencquesaing

Scénario :

Louis-Do de Lencquesaing

Interprétation : Marthe Keller, Valentina Cervi, Alice de Lencquesaing, Bernard Verley, Louis-Do de Lencquesaing, Xavier Beauvois, Laurent Capelluto, Ralph Amoussou, Enola Romo-Renoir, Denis Podalydes…

Au galop a été présenté à La Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2012.

Ada est une trentenaire bien dans vie, bien dans sa tête et dans sa peau. Elle a cette beauté saisissante des femmes qui se savent belles mais ne montrent pas qu’elles le savent, ce qui leur donne cette touche naïve devant laquelle aucun homme ne recule. Paul se laisse happer au premier regard par cette jolie brune, un brin intello, à l’accent italien sensuel. Elle va se marier avec le père de sa fille. Il l’apprend très vite et doit bien s’en accommoder.

La question

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du choix va évidemment se poser pour la belle insoumise qui, à la manière de Catherine (Jeanne Moreau) tiraillée entre Jules et Jim, va chercher à sauver sa peau. L’atmosphère de Truffaut plane dans ce film, pas seulement du fait de son propos mais aussi grâce à cette voix off lancinante de Louis-Do. Un Louis-Do à toutes les commandes dans son premier film puisqu’il l’a écrit, réalisé et qu’il y incarne l’un des deux rôles principaux, celui de l’amant qui est aussi le père de Camille, sa vraie fille dans la vie.

Sa distribution

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impressionne. Valentina Cervi en amoureuse transie, Marthe Keller en mère noble déjantée et Alice de Lencquesaing en fille à papa bobo, lucide et sensible, crèvent l’écran. En tant qu’acteur, Louis-Do sait s’imposer avec pudeur et nonchalance devant ces femmes fortes qui décident de leur destin sans user de la force, juste de leur intelligence et de leurs désirs profonds. Ces femmes dépeignent avec une grande vérité les moteurs qui font avancer les Femmes d’aujourd’hui : leur courage, leurs faiblesses mais aussi leur force et leur sens du devoir.  En tant que réalisateur, il pose sur elles un regard admiratif et plein de compassion. Ainsi son personnage de Paul devient une victime presque consentante, puisqu’il a compris les femmes de notre époque.

Les dialogues sont affutés, souvent très drôles, et particulièrement ceux qui évoquent la mort. On retiendra la scène des chaussettes en cachemire choisies par la veuve (Marthe Keller) pour habiller son défunt mari ! Elle a peur qu’il ait froid dans sa tombe ! Eclats de rire de ses deux fils (Louis-Do et Xavier Beauvois) qui lâchent : « Heureusement qu’il nous entend pas ! S’il nous entendait, il rendrait les chaussettes ! »

Ce film touche sans faire mal, il ne dénonce rien, ne juge personne. Il prend seulement la température d’une époque et d’un milieu social avec une petite touche de mélancolie, corsée par la musique électronique envoûtante d’Emmanuel Deruty. Une mélancolie qui, bien qu’estompée par rapport à celle du maestro François Truffaut, nous berce ici tendrement et nous redonne goût à la nouvelle vague, au galop !

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Par Olivier Pelisson

Affiche du film

Comédie dramatique française

Age : à partir de 12 ans

Sortie :

12 septembre 2012

Durée : 1h55

Réalisation : Noémie Lvovsky

Scénario : Noémie Lvovsky, Florence Seyvos

Interprétation : Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Judith Chemla, India Hair, Julia Faure, Yolande Moreau, Michel Vuillermoz, Denis Podalydès, Vincent Lacoste, Jean-Pierre Léaud, Mathieu Amalric…

Depuis son premier long métrage Oublie-moi, sorti en 1995, Noémie Lvovsky revient à la réalisation tous les quatre ou cinq ans. Pour son cinquième

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opus, elle pousse encore plus loin la fantaisie loufoque qui caractérise son univers.

Camille redouble s’affranchit en effet des codes réalistes à travers l’histoire d’une quarantenaire qui, après une copieuse cuite de réveillon suite à son divorce, se réveille à l’aube de ses seize ans. Là, commencent l’émerveillement et le suspense. Emerveillement du personnage qui retrouve avec émotion ses parents depuis disparus, le milieu des années 1980 et ses toujours meilleures copines. Suspense de savoir si elle va revivre la même rencontre amoureuse avec celui qui va la faire tant souffrir vingt-cinq ans plus tard.

Oui, Francis Ford Coppola mettait déjà en scène une héroïne déçue par son couple et qui

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se retrouvait après un malaise projetée vingt-cinq ans auparavant dans Peggy Sue s’est mariée. Mais la cinéaste française joue dans une autre cour. Celle de la folie douce et du burlesque. Celle de la tragi-comédie à l’italienne où le rire se mêle à l’émotion.

La bonne idée de Noémie Lvovsky est d’incarner elle-même Camille, cette femme les deux pieds dans la vie. Avec sa présence « ogresque » et fragile à la fois, elle insuffle son énergie singulière qu’elle distille depuis plusieurs années dans le cinéma français, chez ses consœurs et confrères avides d’elle. Décidée ou le visage tremblant, elle se glisse à merveille dans la peau de sa créature et réussit à rendre plausible le postulat de départ : faire adhérer le spectateur à ce film où l’actrice de quarante-cinq ans incarne elle-même sa version adolescente. Tout comme son prince charmant porté haut par Samir Guesmi.

Avec ses rajouts capillaires, ses jupettes, ses collants, ses Doc Martens et son walkman, elle amuse et crée un personnage comique par son décalage à la manière d’un Buster Keaton. Camille est un passeport d’identification idéal pour croire à l’incroyable : le retour dans le passé. Et plutôt que de jouer la carte du passéisme paresseux, la cinéaste dynamite les poncifs dans une quête bouleversante du lien parental. Et surtout maternel. Camille enregistre sur son magnétophone son père et sa mère chantant « Une petite cantate » de Barbara. Camille suit sa mère à la trace dans la maison, sachant la mort de celle-ci prochaine. Camille déborde d’amour désinhibé.

La poésie lunaire de la réalisatrice s’épanouit aussi dans ce voyage au cœur de l’âge

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adolescent, berceau des sentiments et du désir. L’amour renaît malgré Camille, de salle de permanence en baiser nocturne à la lumière de réverbères. Elle saisit le charme et l’excentricité d’un quatuor de copines avec un casting bien vu (Judith Chemla, India Hair, Julia Faure) et évoquant bien sûr les quatre autres de La vie ne me fait pas peur. Avec soin et flair, elle offre à de sacrées personnalités des apparitions touchantes (Yolande Moreau) comme décapantes (Jean-Pierre Léaud, Mathieu Amalric).

Une impertinence libertaire nourrit cette aventure. De libertaire à libératrice, il n’y a qu’un pas que le film franchit dans un monde débridé et foutraque. Noémie Lvovsky aime le mélange des genres et l’alliance d’une colonne vertébrale narrative à des idées débridées qui jaillissent. En ressort un long métrage gonflé, dynamisant, et émouvant. Une ode à sa bonne étoile et au cinéma, espace de tous les possibles. Camille redouble de bonheur.

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Par Guillaume Dimanche


Réalisation : Leos Carax

Scénario & Dialogues : Leos Carax

Images :

Caroline Champetier

Décors : Florian Sanson

Musique : Neil Hannon

Montage : Nelly Quettier

Son : Erwan Kerzanet

Interprétation : Denis Lavant (Mr Oscar), Edith Scob (Céline), Eva Mendes (Kay M), Kylie Minogue (Eva Grace), Michel Piccoli (L'homme à la tache de vin), Elise Lhommeau (Léa).


La journée de travail type de Monsieur Oscar… Il enchaîne les rendez-vous, coaché par Céline, son chauffeur, secrétaire et confidente. Oscar va naître 10 fois au travers de personnages divers : un grand patron, une mendiante roumaine, un tueur. Il va mourir plusieurs fois aussi. On le voit notamment, puissant, riche et vieux, confronté sur son lit de mort, à Léa, une belle et douce jeune femme pour laquelle il déploie ses dernières forces avant de lui souffler les mots de la fin. La puissance du regard d’Elise Lhommeau, qui incarne Léa, nous ramène à celui de Charlotte Rampling dans Portier de nuit.

La mise en scène oblige à osciller sans cesse entre réalité et fiction, entre décors naturels et images numériques. Le cimetière du Père Lachaise n’est pas redessiné en studio. Il s’agit bien de l’original, juste transformé, à l’image du protagoniste. Et cet Oscar, lui, est-il un personnage fictif dans la vie réelle, aliéné aux caméras comme un héros de téléréalité ? Les 10 vies s’enchaînent, laissant juste à Oscar un court instant pour remercier sa partenaire à la fin

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d’une séquence ou annoncer le prénom de sa partenaire suivante.

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