totally free dating sites
dating websites free
online dating sites free

9ème EDITION

Pendant cinq jours, le Cinéma La clé met le Brésil à l’honneur, en posant un regard différent et unique sur son cinéma documentaire,  son actualité sociale, économique, politique, culturelle et sportive. A l’issue de la projection de documentaires inédits, des débats et des rencontres attendent le public autour de sept thèmes incontournables : Le travail domestique, Les femmes en Résistances, La santé et l’exclusion sociale, La santé et ses modes de vie en question, la Dictature et la Résistance, le Football : la coupe est-elle pleine ?, la Musique en action.

C’est l’Association AUTRES BRESILS qui est à l’origine de ce festival visant à décrypter certains des enjeux de société majeurs inhérents non seulement au Brésil mais aussi à la France et au monde entier. Pour cela, AUTRES BRESILS a mis en place des outils d’information et d’échanges : des projections-débats en France (Brésil en Mouvements) et au Brésil (Social en Mouvements) ; des ateliers de réalisation audiovisuelle ; un centre de ressources multimédia (site Internet d’information sur le Brésil gratuit et unique en français, médiathèque de plusieurs centaines de films documentaires, expositions itinérantes).

 

LA PROGRAMMATION

MERCREDI 9 OCTOBRE

SOIREE D’OUVERTURE / TRAVAIL DOMESTIQUE
19h00 : Pot d’ouverture
20h00
Doméstica de Gabriel Mascaro
Brésil | 2012 | 76’ | VOSTF
Sept adolescents ont accepté de filmer durant une semaine leur employé(e) de maison.
Entre intimité dérangeante, rapport d’autorité et tâches quotidiennes, le film propose un
regard contemporain sur le travail domestique et se transforme en un véritable essai sur le
rapport entre affects et travail.
Débat :
Travail domestique : quels statuts, quels rôles et quels droits pour les employé(e)s de
maison ? Discussion à partir de l’exemple brésilien.
Intervenants :
Pedro Barbosa Mendes, membre du réseau universitaire Nômade, chercheur au
laboratoire « Territoire et Communication » de l’Université Fédérale de Rio de
Janeiro.
Annie Pourre, Réseau No-Vox
Modérateur : Ivan du Roy, Bastamag

JEUDI 10 OCTOBRE

FEMMES EN RESISTANCES
20h00
Film 1 : Silêncio das inocentes de Ique Gazzola / Naura Schneider
Brésil | 2010 | 52’| VOSTF
La loi n°11.340/2006 ou « loi Maria da Penha » est considérée comme l’une des trois lois
les plus complètes au monde sur les violences domestiques. A travers de nombreux
témoignages de victimes et spécialistes, Silêncio das inocentes nous éclaire sur la
spécificité de cette loi et son application au Brésil.

Film 2 : Virou o jogo : a história de Pintadas de Marcelo Villanova
Lopes Lapa
Brésil | 2012 | 26’| VOSTF
L’histoire de femmes qui ont réussi à remettre en question le machisme grâce à de
nouvelles formes d’organisation à Pintadas, dans la région de Bahia. Introduisant ainsi un
nouveau regard sur les relations hommes/femmes tout en jouant au football.
Rencontre
Intervenantes :
Naura Schneider, réalisatrice de Silêncio das Inocentes
Hélène Tanné, sociologue, formatrice sur les questions de genre, d’égalité et de
violences contre les femmes (Association SOS Femmes 93)
Muriel Naessens, militante et animatrice au Planning Familial, qui participe au
développement du théâtre de l’opprimé sur les questions de violences sexistes et
d’égalité entre les hommes et les femmes (association Féminisme Enjeux).

VENDREDI 11 OCTOBRE

SANTÉ ET EXCLUSION SOCIALE
18h00
Film 1: A cidade de Liliana Sulzbach
Brésil | 2012 | 25’| VOSTF
Itapúa – une communauté de personnes aux habitudes singulières. Ce lieu regroupait
autrefois 1454 personnes. Il ne compte plus aujourd’hui que 35 habitants. Personne
n’aime se rappeler ce qu’Itapúa était dans le passé, même si beaucoup en ont gardé des
traces. En parcourant ce lieu, A Cidade révèle l’existence d’un monde organisé à partir
d’un acte d’une extrême brutalité.
Film 2 : Os melhores anos de nossas vidas de Andrea Pasquini
Brésil | 2003 | 65’| VOSTF
A travers les témoignages de plusieurs malades ayant vécu des années dans une
léproserie, la réalisatrice montre avec poésie et sensibilité les conditions auxquelles ils
étaient soumis ainsi que les moments de vie partagés et les différentes dimensions de leur
quotidien pendant ces années à l’hôpital.
SANTÉ : MODES DE VIE EN QUESTION
20h00
Muito além do peso de Estela Renner
Brésil | 2012 | 84’ | VOSTF
Du Brésil au Koweit, les taux d’obésité infantile sont anormalement élevés. Pourquoi les
enfants sont-ils en surpoids aujourd’hui ? L’industrie, les publicitaires, les instances
publiques : qui est responsable de cette question de santé publique? Le film Muito além
do peso tente de répondre à ces questions.
Débat:
Que nous disent les problématiques de santé publique ?

SAMEDI 12 OCTOBRE

REVOLUTION A DOMICILE
16h00
Film 1 : Disque Quilombola de David Reeks
Brésil | 2012 | 13’ | VOSTF
Des enfants de l’État de « Espirito Santo » dialoguent sur la vie dans une communauté
quilombola depuis un bidonville de la ville de Vitoria. À travers un simple jeu d’enfants, les
deux groupes s’expriment sur leurs racines et comprennent que chacun d’entre eux a
plus de points communs que de différences avec les autres.
Film 2 : Doméstica de Gabriel Mascaro (reprise)
Rencontre avec
Dominique Vidal, professeur de sociologie à l’université Paris Diderot, auteur du livre
« Les bonnes de Rio. Emploi domestique et société démocratique au Brésil » – Presses
universitaires du Septentrion.
DICTATURE ET RÉSISTANCES
18h00
Marighella de Isa Grinspum Ferraz
Brésil | 2011 | 90’ | VOSTF
Bahianais, auteur, poète, érudit de la Bible et du grec, amoureux de la samba, de la plage
et du football, féministe avant l’heure, séduisant, charismatique, interlocuteur de
Kubitschek et de Che Guevara…Qui était donc cet homme dont il a été interdit de
prononcer le nom pendant des décennies au Brésil ?
20h00
Film 1 : Em nome da segurança nacional de Renato Tapajós
Brésil | 1984 | 45’ | VOSTF
Ce documentaire évoque le procès du tribunal de Tiradentes, organisé par la Commission
Justice et Paix de l’Archidiocèse de São Paulo en 1983. Il alterne entre scènes de la cour
de justice et sources documentaires pour discuter de la doctrine de la «sécurité
nationale», axe idéologique majeur de la dictature initiée par le coup d’État de 1964.
Film 2 : O fim do esquecimento de Renato Tapajós
Brésil | 2012 | 52’ | VOSTF
« La fin de l’oubli » donne la parole à des protagonistes du tribunal de Tiradentes et à des
acteurs engagés dans la lutte pour les droits de l’homme pour aborder, trente ans après,
la question de la doctrine de la « sécurité nationale ». Le film étudie ce qu’il en reste et ses
impacts sur la société brésilienne aujourd’hui.
Débat : Dictature militaire, droit à la vérité et à la mémoire : quels impacts sur la société
brésilienne aujourd’hui ?
Intervenants :
Hidalgo Romero, producteur de Em nome da segurança national e O fim do
esquecimento
Glauber Sezerino, sociologue, doctorant au Centre de Sociologie Européenne /
EHESS

Marilza de Melo Foucher, journaliste, docteure en économie.
Modération : Erika Campelo, Autres Brésils

22h30 – Caïpi musicale avec Francis Poulet
Franco-brésilien perdu entre Lyon et Porto Alegre, citoyen du monde et chanteur à la
guitare éclectique, Francis entonnera un répertoire varié de musique brésilienne…Plus
d’infos : http://francisbrasilis.blogspot.fr/2009/04/francis-brasilis-lalbum_7033.html

DIMANCHE 13 OCTOBRE

FOOTBALL : LA COUPE EST PLEINE ?
16h00
Film 1 : O pai do gol de Luiz Ferraz
Brésil | 2013 | 17’| VOSTF
Le réalisateur accompagne José Silvério, animateur radio, « père du but », dans sa cabine
de transmission, montrant à travers ce portrait la relation singulière de la société
brésilienne au football.
Film 2 : Virou o jogo : a historia de Pintadas de Marcelo Villanova
Lopes Lapa
Brésil | 2012 | 26’| VOSTF
L’histoire de femmes qui ont réussi à remettre en question le machisme grâce à de
nouvelles formes d’organisation à Pintadas, dans la région de Bahia. Introduisant ainsi un
nouveau regard sur les relations hommes/femmes tout en jouant au football.
Film 3 : Vila das Torres de William Duarte, Marta Pego, Lúcia Pego et
Bruno Mancuso
Brésil | 2010 | 15’| VOSTF
Le point de vue de certains habitants de «Vila das Torres», favela du centre de Curitiba,
face au méga-événement de la Coupe du monde prévu pour 2014. Quel en sera le
bénéfice pour la communauté ? Comment la favela sera-t-elle perçue par les touristes ?
Comment peuvent s’organiser les habitants pour faire partie du jeu ?
Film 4 : Jogos de poder de Susanna Lira
Brésil | 2013 | 25’| VOSTF
Comment la ville de Rio de Janeiro se prépare-t-elle à accueillir la Coupe du Monde et les
Jeux Olympiques ? Les investissements sont énormes mais rarement négociés avec les
représentants sociaux impliqués dans la restructuration de la ville. Jogos de poder aborde
la question du droit à la ville et de la lutte entre gouvernants et résidents.
17h30
Débat :
Football et Coupe du monde 2014 : paradoxes et enjeux pour une société
brésilienne en (re)construction.
Intervenants :
− Pedro Barbosa Mendes, membre du réseau universitaire Nômade, chercheur au
laboratoire « Territoire et Communication » de l’Université Fédérale de Rio de
Janeiro – très impliqué dans les mobilisations sociales.
− Patrick Vassort, maître de conférences à l’Université de Caen, directeur de
publication dans la revue Illusio.
− Un(e) représentant(e) d’Amnesty International
Modérateur : David Eloy, Altermondes

DIMANCHE 13 OCTOBRE

CLÔTURE / MUSIQUE EN ACTION
20h00
Noitada de Samba, Foco de Resistência de Cely Leal
Brésil| 2010 | 75′ | VOSTFR
1971: le Brésil est en pleine dictature militaire. A Rio de Janeiro, les compositeurs et les
musiciens de la périphérie jouent pour la première fois dans la Zona Sul, tous les lundis,
au 143 de la rue Siqueira Campos qui devient un feu de résistance de la musique
populaire brésilienne.

21h30 : CONCERT
Filosofia do Samba – Dudu d’Aquarela / « Voyages en MPB »
Composé à l’origine en 2003, par quelques musiciens de l’École de samba Aquarela,
FILOSOFIA DO SAMBA anime des rodas de samba, rencontres musicales ouvertes,
avec un répertoire varié, des trésors de la Musique Populaire Brésilienne, de Noel Rosa,
Vinicius, Caymmi, Adoniran Barbosa, Chico Buarque, Paulinho da Viola à Bezerra da Silva
et Zéca Pagodinho.
FILOSOFIA DO SAMBA vous embarque dans un grand voyage musical. Détachez vos
ceintures et bon voyage !

Pot de CLÔTURE

LES INVITES

- Pedro Barbosa Mendes, membre du réseau universitaire Nômade, chercheur au
laboratoire «Territoire et Communication» de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro.
Militant impliqué dans les manifestations de juin 2013 au Brésil. (à Paris du 4 au 14
octobre)
- Naura Schneider, réalisatrice-conceptrice du projet de « Silencio das Inocentes » (du 8 au
14 octobre)
- Hidalgo Romero, producteur des films de Renato Tapajos : « Em nome da segurança
nacional » e « O fim do esquecimento » (Vit actuellement à Paris)

LE LIEU ET LES TARIFS

Cinéma La Clef
34 rue Daubenton – 75005 Paris – Métro Censier Daubenton (ligne 7)
Bus 47, arrêt « Censier Daubenton » – RER C, arrêt « Paris-Austerlitz »
www.cinemalaclef.fr – 09 53 48 30 54
6 € tarif plein / 5€ tarif réduit / 4€ adhérents
Pass 4 séances : 18€ / 15€ / 12€
Pass complet : 35€ / 30€ / 25€
Réservation conseillée : reservation@cinemalaclef.fr
Tout au long du festival, un bar accueillera les festivaliers.

Pour contacter ou soutenir Autres Brésils :

bresils@autresbresils.net -
www.autresbresils.net
21 ter rue Voltaire, 75011 Paris – Tel : 01 40 09 15 81

Par Olivier Pélisson Affiche du film

 

Age : à partir de 12 ans

Sortie : 18 septembre 2013

Durée : 1h53

Un film français

Genre :

Road-movie existenciel

Réalisation : 

Emmanuelle Bercot 

Distribution :

Catherine Deneuve, Nemo Schiffman, Gérard Garouste, Camille…

Catherine Deneuve

Elle prend l’air au bord de l’océan. Elle marche dans le sable. On entend ses pas. De dos, ses cheveux renvoient la lumière du soleil. Elle, c’est Bettie, la soixantaine, veuve, une mère, une fille et un petit-fils qu’elle voit peu, et un amant marié. A la mort de son mari étouffé avec un os de poulet, elle s’est retrouvée seule avec maman à la tête de l’auberge familiale, une bonne table bretonne.

Comme une petite fille, elle a peur du noir. Comme une petite fille, elle vit avec sa mère et traverse sa chambre pour aller à la salle de bain. Comme une petite fille, elle se remet à fumer en cachette. Comme une petite fille, elle raconte des histoires et s’invente une mère en maison de retraite dans la Sarthe. Comme une jeune fille, « elle est bonne à marier ». Comme une grande, elle souffre d’apprendre que son amant s’est barré avec une jeune « pétasse » enceinte. Comme une grande, elle va prendre la tangente. Faire une fugue. Comme ça, sur un coup de tête, alors qu’elle quitte ses cuisines en plein feu sur un « Je reviens ». Elle a besoin d’un paquet de clopes, c’est dimanche et tout est fermé. Commence alors un voyage inédit, avec son break Mercedes, de Bretagne à Annecy, de Concarneau à Blagnac, de Château-Gontier à une bourgade de l’Ain.

Bettie avance. Elle dépasse ses peurs. Elle s’autorise enfin à partir pour l’aventure. A vivre au présent ce qui se présente à elle. Et ce qu’elle veut bien laisser venir. Alors elle roule et avale les kilomètres. Une drôle de dame avec son Charly de petit-fils. Elle croise des vaches, des footballeurs, des copines de dancing, des Miss 1969, des lapins en fuite, des tarés dans une cafét’, un vigile et son clébard, jusqu’à un jeune grand-père en campagne.

elle s'en va

Physique, énergique, sensorielle, sensuelle, elle profite de la vie. Elle sirote un « digeo », sniffe le parfum du tabac, mâchouille un brin d’herbe, course son petit-fils, tombe dans les vapes, file une gifle à Charly, se prend une cuite à la « caïpi », enfile une perruque fluo, dort en tee-shirt « Pas touche » et finit au lit avec un jeunot qui la traite de « gourmande ».

Bettie, c’est Catherine Deneuve. Plus de cent films au compteur, 50 ans au top depuis Les Parapluies de Cherbourg, les plus grands cinéastes et partenaires en stock, et toujours autant d’appétit cinématographique. Aventureuse, cette actrice au parcours unique le reste. De Drôle d’endroit pour une rencontre de François Dupeyron au Vent de la nuit de Philippe Garrel, de Généalogies d’un crime de Raoul Ruiz à Dancer in the Dark de Lars Von Trier, de Je veux voir de Joana Hadjithomas & Khalil Joreige à Potiche de François Ozon, elle joue avec grâce et audace la fêlure, la rupture, le silence, le loufoque, l’imprévu, l’inconnu. Une interprète libre. C’est ce qu’elle est devenue à force d’ouverture et de curiosité.

Pour la filmer, Emmanuelle Bercot a franchi le cap de la jeunesse dont elle saisit l’aplomb et les tâtonnements depuis ses débuts (Les Vacances, La Puce, Clément, Backstage). « J’ai vraiment écrit Elle s’en va pour elle, et Catherine a été mon monteur absolu tout au long de l’aventure de ce film ». Elle suit Deneuve comme son ombre, tels les Dardenne avec Emilie Dequenne (Rosetta) ou Olivier Gourmet (Le Fils). De face, de trois quarts, de dos, en plan large, en gros plan, son héroïne habite toutes les scènes et donne son pouls au film. Et la cinéaste assiste son actrice dans ce road-movie lumineux.

Catherine Deneuve

Rares sont les films qui font autant corps avec leur interprète. Emmanuelle Bercot tisse avec finesse une toile où son personnage se déplace dans la géographie d’un pays, tout en bousculant les cases de son paysage intérieur. Un pari casse-gueule de film éclaté mais tenu par un fil rouge : l’avancée de Betty. Les nombreuses pauses font surgir des moments flirtant avec le documentaire, comme lorsque l’héroïne en manque de tabac se fait rouler une cigarette par un vieux paysan aux mains gonflées. Une maison de village, une cuisine, une toile cirée, le temps arrêté et une parenthèse presque irréelle où Deneuve s’assoupit en attente de sa clope…

 

Réalisme brut et douce rêverie, drôlerie décapante et éclats bouleversants, le film en est farci. Un voyage passionnant au pays du cinéma, de sa mémoire, de sa vitalité et de ses pouvoirs évocateurs. Qui se finit sur le rire, le plaisir et sur la vie qui jaillit.

Par France Hatron

Sortie : 17 juillet 2013

Durée : 1h55

Genre : Thriller dramatique

Réalisation : Sean Ellis

Interprétation : Jake Macapagal, Althea Vega, John Arcilla…

Il ne fait pas bon vivre au bord des rizières, dans les montagnes du nord des Philippines. La vue panoramique est paradisiaque mais les récoltes de riz ne permettent plus à Oscar Ramirez et à sa famille de survivre. Cap sur Manille, rêve américain en tête, pour tenter de trouver du travail. Oscar se rend dès son arrivée dans une agence pour l’emploi où il est intercepté par un intermédiaire qui lui propose un logement sur le champ. C’est louche ! Le père de famille se déleste de toutes ses économies pour occuper un trou à rats. Mais la police locale se charge dans la foulée d’expulser les Ramirez pour les remplacer par une autre famille au motif qu’il s’agit d’un logement d’état ! La famille désespérée rejoint les bidonvilles. Il y a vraiment urgence à trouver un job car la fillette d’Oscar a une rage de dent. Oscar commence un emploi de manutentionnaire. En guise de salaire, il se verra offrir des sandwichs dans un sac en plastique. Ses illusions s’envolent.

 

metro manila mère 2De son côté, Mai se présente à un entretien dans un bar. Bien qu’enceinte avec deux enfants à charge, comme elle est très belle et pourvue d’une poitrine opulente, on se doute bien que Charlie la tenancière ne lui propose pas de faire le ménage ! Elle lui gardera même ses enfants pendant ses heures de travail ! Quand on aime, on ne compte pas : Charlie ira jusqu’à lui demander de lancer sa fille de 9 ans dans la profession !

Manille, cité impitoyable… adage démontré à chaque plan à la manière d’un documentaire qui veut raconter sans racoler ni émouvoir. Nous sommes aussi naïfs qu’Oscar pour le croire enfin tiré d’affaires lorsqu’il se voit proposer un poste de convoyeur de fonds dans la banlieue la plus dangereuse de la capitale. Pris dans l’engrenage de la violence, il ne peut plus reculer. C’était un homme droit, loyal, pacifique et aimant mais la réalité macabre de la pauvreté et de la corruption l’ont rattrapé et mis au pli, tout comme sa femme. Triste réalité : le déterminisme social officie en douce, rongeant les philippins sur des générations.

metro manila enfant

On a compris les intentions de l’auteur, louables : partir d’un cas particulier pour pointer du doigt la misère et la corruption dans un pays surpeuplé où l’on ne peut survivre qu’en édifiant sa propre loi, en devenant méchant quand on est né gentil. Mais le scénario décousu n’est pas à la hauteur des intentions, ni de la réalisation, ni de l’interprétation. Sean Ellis semble avoir imaginé plusieurs scénarios indépendants qu’il a associés sans vraiment les lier. Le montage saccadé n’a pas aidé à fluidifier le déroulé du scénario. De même, la psychologie du personnage de Mai n’est pas développée et la trame de sa triste histoire avance à petits pas sans trouver sa place aux côtés de l’intrigue principale des convoyeurs de fond.

metro manila pèrePourtant, grâce à quelques artifices efficaces, Sean Ellis sait faire monter l’intensité dramatique pour redonner du souffle à son scénario qui parfois s’épuise. Certaines scènes du prologue surprennent et déroutent même par leur originalité qui tient beaucoup plus de la mise en scène et de l’image travaillée avec brio que des rebondissements souvent attendus. Les comédiens, bien dirigés et inspirés par le contexte social ambiant – puisque ce sont des acteurs locaux – donnent le meilleur d’eux-même. Leurs dialogues eurent mérité plus de recherche et de profondeur. Dommage car on a forcément des choses à dire quand on sait qu’une vie entière ne suffira pas pour gagner sa liberté.

 

MONDE

Après avoir dévoilé sa 52e sélection à Cannes puis en avant-première à Paris à la Cinémathèque française, la Semaine de la Critique s’exporte à travers le monde. Les sélections de ces 3 dernières années vont voyager à travers 10 pays afin de promouvoir les talents découverts à Cannes auprès de publics internationaux et de favoriser leur distribution à travers le monde.

LIBAN : Cinéma Metropolis avec l’Institut Français de Beyrouth – juillet 2013

PÉROU : Festival de Cine de Lima – août 2013

BOSNIE-HERZÉGOVINE : Festival du Film de Sarajevo – août 2013

BRÉSIL : São Paulo International Short Film Festival – août 2013

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : Czech Cinematheque à Prague – septembre 2013

MEXIQUE : Morelia International Film Festival – octobre 2013

BRÉSIL : MIS (Museu da Imagem e do Som de São Paulo) pendant la Mostra Internacional de Cinema de São Paulo – octobre 2013

CORÉE DU SUD : Indiespace, organisé par Mirovision en partenariat avec la Civil Association for Supporting Korean Independent Cinema, à Séoul – automne 2013

OMAN : Institut Français, Mascate – décembre 2013

ROUMANIE : Next, Bucharest International Short and Medium Length Film Festival – avril 2014

Par France Hatron

Photo S2Sugar Man, qui a obtenu l’Oscar du meilleur documentaire, nous l’avait révélé, dévoilé, décrypté. On peut désormais raisonnablement penser, après avoir encouragé Sixto Rogriguez sur scène, que Sugar Man de Malik Bendjelloul l’a aussi précipité dans la fosse aux ours du Zénith, le 4 juin dernier.

 

Sixto, tu n’étais pas destiné à sortir de l’ombre à 71 ans. Tu aurais dû rester un héros très discret. Tes admirateurs l’ont bien compris. Ils ne t’ont pas hué sur ta scène trop grande pour toi lorsque ta guitare t’échappait. Ils ont préféré se cacher derrière leur bière pour rire nerveusement lorsque ta voix déraillait. Ils avaient les larmes aux yeux quand tu buvais ton vin en tremblant sous leur nez. Ils auraient voulu t’écouter toute la nuit et pourtant ils avaient hâte que tu rentres te coucher. S’ils avaient pu, ils t’auraient bordé pour toujours. Tristes, comme toi, beaucoup se sentaient aussi coupables d’être là, parce que leur place, tout comme la tienne, n’était pas là ce soir-là.

Photo S3

 

Comme les grands fragiles de ce monde, tu dois avoir beaucoup d’humour et soyons sûrs que tu sourirais d’entendre que nous avons préféré ton documentaire à ton concert ! Mais nous ne regrettons rien. Grâce à toi, nous avons compris que le talent et la gloire n’avaient rien à voir, que ton parcours unique faisait de toi ce personnage unique qui n’a jamais rien eu à prouver. Et surtout pas qu’il avait du talent.

Sixto, tu es né Rodriguez et, loin des pseudos racoleurs en tous genres, tu es resté un Rodriguez. Avec ton sourire au charme discret et ta moue mi sensuelle mi tragique, tu séduis à la légère et tu irradies sans le savoir, à la mexicaine peut-être puisque tes racines sont là-bas.

Photo S4Né en 1942, à Détroit dans le Michigan, tu as fait des études comme beaucoup d’entre nous, tu as grandi la musique au ventre, comme quelques-uns d’entre nous, mais ta voix sublime et ton talent auraient dû te démarquer pour toujours, comme personne. Au début des années 70, tu as écrit toi-même tes deux sublimes albums de folk qui t’ont hissé au rang de diva en Afrique du Sud sous le régime de l’Apartheid. Tes disques se sont vendus autant que ceux des Beatles et tu ne l’as pas su. Courageux, libre et digne, pendant ces longues décennies, tu as poursuivi humblement ton métier de maçon et vécu comme si public tu n’avais jamais eu et gloire jamais connu. Durant toutes ces années à façonner les maisons des autres, tu n’imaginais pas que tu façonnais en même temps ton image et qu’un jour tes enfants te verraient faire le tour du monde sous les sunlights et qu’ils t’admireraient autant que nous.

Sixto, cette vie rêvée, elle est arrivée trop tard et t’a fait boire la tasse. Elle t’a dépassé et emporté au passage, comme la vague. Parce qu’elle ne devait pas correspondre à ta vision du bonheur : « le succès est d’avoir ce que vous voulez, mais le bonheur est d’accepter ce que vous avez. » Nous, nous t’aimons pour ce que tu es, pour tout ce que tu n’as pas fait comme les autres et parce que tu n’en veux à personne d’avoir été laissé pour mort si longtemps.

 

Par Olivier Pélisson 

Affiche du 15e Festival du Cinéma brésilien de Paris

Affiche du 15e Festival du Cinéma brésilien de Paris

Le 66e Festival de Cannes vient de s’achever. Aucun long métrage brésilien au compteur parmi les quatre-vingt-cinq projetés toutes sections confondues. Seulement deux courts métrages, un à la Quinzaine des Réalisateurs (Pouco mais de um mês d’André Novais Oliveira), un autre à la Semaine de la Critique (Pátio d’Aly Muritiba).

Raison de plus pour revenir sur le Festival du Cinéma Brésilien de Paris qui s’est déroulé du 16 au 23 avril dernier. Ramassé sur une semaine et réinstallé dans la grande salle du cinéma l’Arlequin, l’événement a présenté vingt-sept films, avec un public souvent présent en masse. L’occasion de prendre le pouls de la création cinématographique récente au Brésil.

De plus en plus de films sont produits, mis en chantier et tournés dans une économie nationale en plein essor. On sait que l’industrie pétrolière participe activement au montage financier des longs métrages. Mais la distribution nationale et internationale reste aléatoire, même si la France reste privilégiée.

Aucune production brésilienne n’est sortie sur nos écrans depuis Les Paradis artificiels de Marcos Prado le 31 octobre dernier. Mais 2012 reste un cru fertile avec cinq films dans les salles de l’hexagone (le précité, Trabalhar cansa de Juliana Rojas & Marco Dutra, Historias de Julia Murat, Insolation de Daniela Thomas & Felipe Hirsch, Tourbillon de Clarissa Campolina & Helvecio Marins Jr) et une coproduction brésilienne tournée aux Etats-Unis (Sur la route de Walter Salles). A ce jour, aucun film n’est confirmé pour 2013.

Présenté en clôture du festival, le voyage musical avec Gilberto Gil réalisé par Pierre-Yves Borgeaud, Viramundo, est sorti ce 8 mai mais reste une production franco-suisse. Côté nouveauté, on attend notamment les opus de Karim Aïnouz (Praia do futuro, filmé de Berlin à Fortaleza avec Wagner Moura et Clemens Schick) et de Sergio Machado (Heliópolis, tourné autour de São Paulo avec Lázaro Ramos, Tais Araujo et Sandra Corveloni), dont la postproduction est en cours, pour une présentation courant 2014.

Espérons que la présentation des seize films inédits de cette quinzième édition du Festival de Paname incitera les distributeurs français à se mouiller davantage en eaux brésiliennes. Sept longs étaient présentés dans la compétition destinée au Prix du public. Le convenu Juan et la ballerine de Raphael Aguinaga, tourné en Argentine, en espagnol et avec des acteurs argentins, a gagné. Dix autres étaient répartis entre séances spéciales, programmation jeune public et section documentaire. Et l’hommage à Carlos Diegues était accompagné d’une rétrospective de dix parmi ses seize longs métrages de fiction, de Ganga Zumba au Plus grand amour du monde (1963-2006).

Que retenir de cette cuvée ? Que le cinéma brésilien est toujours aussi attaché à son histoire et à son patrimoine culturel, au vu des trois séances spéciales et des documentaires. On y a suivi des icônes musicales (Gonzaga de père en fils de Breno Silveira, Viramundo avec Gilberto Gil) et artistiques (Tropicalia de Marcelo Machado, Hélio Oiticica de Cesar Oiticica), et des préoccupations environnementales, identitaires et communautaires (Taina 3, A l’origine de Rosane Svartman, Les Hyperfemmes de Carlos Fausto, Leonardo Sette & Takuma Kuikuro, Margaret Mee et la fleur de la lune de Malu de Martino). Sans oublier les répercussions de la dictature militaire (Les Histoires d’Arcanjo, un documentaire sur Tim Lopes de Guilherme Azevedo, Les Yeux de Bacuri de l’actrice Maria de Medeiros).

Les récits ne cessent de regarder le riche passé chaotique du pays. Mais les visées diffèrent. Du divertissement insipide de l’aventure amazonienne de Taina 3 au portrait puzzle enrichissant Hélio Oiticica, il y a tout un monde. Un monde que Carlos Diegues a lui aussi investi avec ses voyages au cœur de l’esclavagisme, de révolte (Ganga Zumba, 1964) en fascination amoureuse (Xica da Silva, 1976), et avec sa chronique familiale sur trente-cinq ans jusqu’au coup d’été militaire Les Héritiers (1969). Fascinant de voir à quel point les films d’hier éclairent ceux d’aujourd’hui. La disparition liée tragiquement à la dictature ressurgit inlassablement, et sous de nombreuses formes dans plusieurs films de la compétition de cette année. 

Il était une fois Veronica

Le jeune médecin à la vie confortable de La Recherche de Luciano Moura part sur les traces de son fils de quinze ans qui a pris la tangente. Le héros titre de La Forêt de Jonathas de Sérgio Andrade en quête de fruits rares s’enfonce dans la jungle amazonienne jusqu’à s’y perdre fatalement. Les trois jeunes trisomiques de Colegas de Marcelo Galvão fuient leur institution pour vivre leur aventure à la Thelma et Louise. Et un autre médecin, l’héroïne d’Il était une fois Veronica de Marcelo Gomes (photo), semble disparaître à elle-même au fil des jours, tout comme Le Clown de Selton Mello, sans aucune attache matérielle, sociale ou sentimentale, paraît évanoui derrière son costume et son maquillage.

La fin d’un monde semble toujours planer, ou du moins le passage à un autre, encore incertain. Ce passage qui fait le cœur même d’un des films les plus appréciés de Diegues, Bye Bye Brasil (1980), avec ses artistes itinérants et symboles d’un Brésil voué à la disparition. Fin de l’insouciance, de la légèreté, des habitudes artisanales. Mutation vers un ailleurs inconnu, vers une modernité et une technicité en marche. Jusqu’à l’étrangeté des Bruits du voisinage de Kleber Mendonça Filho (photo), où l’arrivée d’agents de sécurité bouleverse la vie d’un quartier de Recife.

Les Bruits du voisinage

Les Bruits du voisinage

Mais cette tendance générale à la disparition reste illuminée par la musique, viscéralement présente à travers les portraits fictionnels et documentaires des artistes précités. Tout comme elle inonde les illustrations cinématographiques de Diegues inspirées de chansons phares du répertoire national (Regarde cette chanson), et ses collaborations étroites avec Chico Buarque ou Caetano Veloso dont les bandes originales nourrissent les récits mêmes de Jeanne la Française et Tieta do Agreste. La musique, encore et toujours, qui sauve les hommes du chaos.

 

http://www.festivaldecinemabresilienparis.com/2013/

Par Olivier Pélisson

Age : à partir de 12 ansPhoto Oliv 111
Sortie : 10 avril 2013

Durée : 1h45
Un film français
Genre : Chronique existentielle
Réalisation : Jérôme Bonnell 

Distribution : Emmanuelle Devos, Gabriel Byrne

Cinq longs métrages en dix ans pour Jérôme Bonnell, qui continue de creuser le sillon d’un cinéma de l’intime, entre discrétion et subtilité, depuis Le Chignon d’Olga (2002). Parfois les récits sont serrés, guidés par un personnage, comme celui de Nathalie Boutefeu alias Fanny dans Les Yeux clairs (2005), parfois ils sont plus amples, comme avec les destins croisés de J’attends quelqu’un (2007). Mais toujours ils restent marqués par un glissement progressif, un basculement irrémédiable vers l’inconnu, et souvent vers l’acceptation.

Le Temps de l’aventure suit un glissement vers le désir. Alix est comédienne et joue « La Dame de la mer » d’Ibsen à Calais. Le lendemain matin d’une représentation, elle regagne Paris pour la journée. Elle vient passer une audition pour le film d’un jeune réalisateur. Dans le train, elle aperçoit sur un siège de la rangée opposée le visage d’un homme en larmes. Leurs regards se croisent. Se cherchent mutuellement le long du trajet. A l’arrivée en Gare du Nord, il l’aborde pour savoir comment rejoindre l’église Sainte-Clotilde. Il vient d’Outre-manche. Court-circuités par l’intervention d’un autre passager, leurs chemins se séparent. Pas pour longtemps.

Photo Oliv 2

Car Alix est aimantée par cette rencontre de hasard. Alix n’est plus une jeune fille mais elle garde intacte une énergie de battante. Elle court pour repasser chez elle. Orpheline de son chargeur de téléphone, elle passe ses appels dans des cabines publiques. Elle n’arrive pas à joindre son amoureux Antoine. Elle est à découvert et ne peut plus retirer d’argent. Elle n’a plus assez de monnaie pour payer son café. Elle arrive en retard à ses essais. Mais jamais elle ne se démonte. Elle avance, elle enchaîne, elle vibre, elle palpite. Elle est dans la vie. Entièrement. Et surtout,

c’est une aventurière existentielle. Happée par le souvenir tout frais de sa rencontre ferroviaire, elle part en quête de cet Anglais bouleversé. Sans savoir ce qui va arriver. Comme l’Alice de Lewis Carroll, Alix suit son instinct et saute dans le vide.

Jérôme Bonnell a écrit ce sublime rôle pour Emmanuelle Devos, qu’il voulait retrouver après lui avoir offert Agnès dans le collectif J’attends quelqu’un. Et quel rôle. Après Arnaud Desplechin et Jacques Audiard, l’actrice trouve en Bonnell un parfait orfèvre qui lui permet de se lancer à l’image comme sur une page blanche. Elle est de tout le récit, lui donne son souffle, son rythme, son pouls. Filmée de face, de dos, de profil, à même la nuque, le visage ou la peau, elle y trouve un terrain de jeu infini.

Ce qui lui permet de distiller son abattage décalé et son aisance dans l’humour. Elle est tordante lorsqu’elle lance à son interlocutrice téléphonique « J’ai rien d’humain à 6h50. Je vais ressembler à une assiette de flageolets » avant d’entrer en scène pour jouer Ibsen. Idem quand elle sur-joue le bouleversement durant l’audition d’Alix, quand elle se cramponne à un poteau dans la rue et qu’un passant lui lance « Beau couple », ou quand elle se lâche durant l’affrontement avec sa sœur.

Une sacrée énergie aussi. Car elle investit de manière extrêmement physique son personnage et chaque plan. Dans le mouvement, de coulisses en lumières, de couloirs en chambres, de rues en rames de métro. Dans la langue, du français à l’anglais. Jusqu’à l’exercice « actoral » de haute voltige dont elle ne fait qu’une bouchée en dévalant un plan-séquence de six minutes où elle décline une série d’humeurs durant les essais d’Alix. Nourrie de quarante-cinq films, Devos trouve ici un nouveau sommet après la Carla de Sur mes lèvres et la Nora de Rois et reine. Entre aplomb et grâce. Et la maturité lui va bien.

Face à elle, Gabriel Byrne brille de virtuosité toute en intériorité. Habitué du cinéma de genre (La Forteresse noire dePhoto Oliv 3 Michael Mann, Miller’s Crossing des Coen, Usual Suspects de Bryan Singer, La Fin des temps de Peter Hyams) et du flegme (en psy de la série In Treatment/En analyse), il impose son jeu contenu anglo-saxon avec sa composition d’un être qui se protège des émotions fortes déjà traversées, mais qui se redécouvre prêt à l’aventure.

Bonnell s’avère être définitivement l’un des cinéastes les plus fins en matière de description de l’âme humaine. Son écriture simple et profonde se double d’une mise en scène précise et sensorielle. Il excelle avec cette rencontre entre la saltimbanque et le professeur, l’énergique et le maîtrisé, l’ici et l’ailleurs, et deux chaleurs opposées mais complémentaires. Pour le meilleur.

Par Olivier PélissonRadio bonne

Age : pour tous
Sortie : 3 avril 2013

Durée : 1h43
Un film français
Genre : Documentaire
Réalisation : Nicolas Philibert

Des couloirs. Des portes. Des bureaux. Des fenêtres. Des ascenseurs. Des studios d’enregistrements. Des casques. Des micros. Des écrans. Des téléphones. Des magnétophones. Des CD. Des tables de régie. Des instruments de musique. Des voitures. Des motos. Des logos. Des parapluies. Et même un Jésus. Voilà les trésors de la caverne d’Ali Baba que Nicolas Philibert révèle dans son nouveau film, La Maison de la radio.

Une fourmilière et un monde à part qu’il capte avec son œil de lynx, son oreille à l’affût et son montage ingénieux. Il en faut du discernement pour faire un choix drastique parmi des heures de rushes et livrer 1h43 aux spectateurs. 1h43 au cœur d’une institution nationale qui réussit comme La Ville Louvre, qu’il filmait il y a vingt-deux ans, à éviter la célébration béate d’un lieu culte. Mais qui joue au contraire la carte de l’observation expérimentale. Le cinéaste ouvre ainsi ses sens techniques (œil-caméra et oreille-micro) pour capter l’invisible de la radio, l’envers du son, le hors-champ visuel.

Maison radio sans titreComment filmer ce hors champ ? Que choisir ? Où placer sa caméra ? Quelles images garder ? Comment monter ? Autant de questions que le cinéaste baladeur expérimente et résout en faisant. L’intuition et les conditions d’enregistrements font le reste. Tout comme quand

il saisissait en mouvement les bêtes inanimées d’Un animal, des animaux, les bruissements existentiels du Pays des sourds ou les patients et soignants comédiens de La Moindre des choses.

L’autre bonne idée est de ne pas chercher à balayer intégralement le champ des stations et des programmes. Toutes les émissions et vedettes maison ne sont pas représentées ou évoquées. Ce qui compte, le fil rouge, reste la ligne poétique et insolite d’une journée imaginaire, du jour à la nuit, (re)constituée d’innombrables moments glanés pendants six mois de tournage. Un jour parmi d’autres, déclinés comme une palette de saynètes dont on retrouve parfois des personnages, des lieux, des situations, tels des gimmicks. Avec des noms attendus ou non.
Comme pour une adaptation d’œuvre littéraire pour le cinéma, où un scénariste et un réalisateur investissent arbitrairement sur écran l’imaginaire de n’importe quel lecteur, Philibert met aussi en images ce qui par tradition reste ouvert au champ des possibles de chacun(e) : l’envers du décor de la radio. Même si certains programmes accueillent aujourd’hui des caméras qui enregistrent et diffusent en ligne.

Pho radio 3

Plusieurs visages, voix et corps servent de guides, de ponctuations, du serveur-livreur Jésus à la journaliste d’infos Marie-Claude Rabot-Pinson et à la réalisatrice de fictions Marguerite Gateau. L’humour déborde, des plans de la tête du programmateur musical noyé dans ses piles de cd aux tics de candidats du Jeu des 1000 euros. Le ballet des corps mêle un animateur gesticulant devant son micro, une journaliste malvoyante droite comme un I, un commentateur sportif en plein Tour de France ou un reporter en panne d’avion bloqué derrière son bureau.

Et la magie opère au détour d’une évocation, d’une réflexion, d’une conversation. Comme dans la rencontre drolatique qui réunit Alain Veinstein et son invitée romancière Bénédicte Heim. Philibert en retient un jeu de regards, de moues et de silences qui vire au ping-pong visuel et sonore digne d’une séquence de Jacques Tati. Tout en folie douce. Tout en finesse. L’auditeur ne pourrait en saisir cette part invisible. Là brille l’essence-même de La Maison de la radio.

Affiche du Festival de Cannes 2013

Pour sa 66e édition, le Festival de Cannes a choisi l’affiche d’ un couple mythique qui incarne à la perfection l’esprit du cinéma : Joanne Woodward et Paul Newman sur le tournage du film de Melville Shavelson,  A New Kind of Love (1963).
Le Festival rend ainsi hommage à la mémoire de Paul Newman, disparu en 2008 et met à l’honneur Joanne Woodward, sa femme et son interprète fétiche.
Le Festival de Cannes les

a accueillis en 1958 – année de leur mariage-  en sélectionnant  en Compétition Les Feux de l’été (The Long Hot Summer) de Martin Ritt, premier film qu’ils tournèrent ensemble.

Par France Hatron

Photo lauréats Prix de la critique©Aurélie Lamarchère

L’intimiste cérémonie de remise des Prix du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des Films de Télévision, qui rassemble chaque année les critiques de la presse française et les artistes récompensés, s’est tenue le 18 février 2013 au Théâtre du Rond Point à Paris. La soirée était animée par la journaliste et présentatrice de télévision Charlotte Lipinska.

Le Président du Syndicat, Jean-Jacques Bernard, a ouvert ce bal de cinéphiles avec un discours, comme à son habitude,  grave et  très réaliste sur l’évolution de la Critique mais truffé d’humour :

« … Ici, tout est paradoxal. Vous verrez ce soir des critiques qui vont monter sur scène : ce qui n’est pas leur place… Vous verrez des artistes qui les applaudiront : ce qui est loin d’être une habitude dans la vie ordinaire… Et vous verrez que la presse après coup n’en dira rien du tout, vu qu’elle est gênée d’être vaguement partie prenante. Et pourtant, mesdames messieurs, vous êtes là, toujours plus nombreux… Au point que cette salle devient trop petite. Peut-être faut-il en déduire qu’au-delà de ses Prix, de ses Valeurs, de ses Faveurs, la critique a encore un Intérêt pour vous, mesdames messieurs… Qu’elle n’est pas complètement rompue, corrompue par la déprime générale…  »

Jean-Jacques Bernard a aussi évoqué « le désir critique » qui perdure dans notre pays « si on en juge par la « masse rédactionnelle accessible » sur le cinéma, qu’elle soit payée ou non, rentable ou pas, bloggeuse d’un jour ou universitaire à jamais ».

Les cinéastes et producteurs montés sur scène ont d’ailleurs, à l’unanimité, reconnu l’utilité de la Critique pour lancer tout particulièrement les films dits « d’auteur » ou à petit budget qui, sans ce maillon fort de la chaîne, constituée par les critiques, ne toucheraient jamais le public.

Autant de mots doux par lesquels les critiques, venus de tous horizons, furent touchés, voire même émus, car tout simplement ils n’y sont pas accoutumés !

 

Prix CINEMA

Meilleur film français
Ce prix est décerné depuis 1946 à l’issue du vote des membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.
AMOUR de Michael Haneke 

Image Amour

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Meilleur film

étranger
Ce prix est décerné depuis 1967 à l’issue du vote des membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.
TABOU de Miguel Gomes Image Tabou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Meilleur premier long métrage français
Ce prix, créé en 2000, est issu du vote des membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.
LOUISE WIMMER de Cyril Mennegun

Photo Louise Wimmer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Film singulier francophone
Ce prix, créé en 2008, a pour objectif de récompenser un film en co-production et en langue française, dont les critiques tiennent à souligner le travail « singulier ».
BOVINES de Emmanuel Gras

Image Bovines

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Meilleur court métrage français
Ce prix, créé en 1973, est décerné par un jury renouvelable composé de membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.
JE SUIS UNE VILLE ENDORMIE de Sébastien Betbeder

PRIX TELEVISION

Ces prix, créés en 2005, sont décernés par un jury renouvelable composé de membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma et des Films de Télévision.

 

Photo Christian Bosséno et moi©Aurélie Lamarchère

 

Meilleure fiction de télévision
UNE VIE FRANÇAISE de Jean-Pierre Sinapi (diffusion France 2)

Meilleur documentaire de télévision
NOIRS DE FRANCE de Juan Gelas et Pascal Blanchard (diffusion France 5)

Meilleure série française
UN VILLAGE FRANÇAIS de Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé
(diffusion France 3)

PRIX DVD/BLU-RAY 

Ces prix, créés en 2005, sont décernés par un jury renouvelable composé de cheap viagra membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.

Meilleur DVD récent
TAKE SHELTER de Jeff Nichols – Ad Vitam

Meilleur Coffret DVD
TOUT(E) VARDA – Arte Éditions / Ciné-Tamaris Vidéo

Photo Varda

©Aurélie Lamarchère

Meilleur DVD Patrimoine
LA NUIT DU CHASSEUR de Charles Laughton – Wild Side vidéo

Meilleur Blu-ray
MELANCHOLIA de Lars von Trier – agnès b. DVD / Potemkine Films

PRIX LITTERAIRES

Ces prix, créés en 1978, sont décernés par un jury renouvelable composé de membres du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.

Meilleur livre français sur le cinéma
JEAN RENOIR de Pascal Mérigeau
Éditions Flammarion

Meilleur livre étranger sur le cinéma
5ème AVENUE, 5 HEURES DU MATIN de Sam Wasson
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Françoise Smith
Sonatine Éditions

Meilleur album sur le cinéma
LES ANNALES DU CINÉMA FRANÇAIS – les voies du silence (1895-1929) de Pierre Lherminier
Nouveau Monde Éditions