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Par Bahia Allouache

Réalisation :

Michale Boganim

Coproduction française, polonaise, ukrainienne et allemande

Age : à partir de 10 ans

Sortie : 28 mars 2012

Durée : 1h48

Interprétation :

Olga Kurylenko, Andrzej Chyra, Serguei Strelnikov…

« La terre outragée », première fiction sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl

C’est sur la lecture d’une lettre adressée à un pommier que s’ouvre « La terre outragée ». Cette lettre, écrite par le jeune Valery, raconte avec les mots d’un adolescent l’attachement à la terre natale. Cette terre se trouve ici en Ukraine soviétique. Des champs, une forêt et cette rivière rieuse, au bord de laquelle Vladimir a planté son pommier, sur laquelle une petite barque glisse lentement, avec à son bord Anya et Piotr qui flirtent en pensant à leur mariage prochain, et au bout de laquelle point l’imposante centrale nucléaire de Tchernobyl.

En ce printemps 1986, la nature paisible, la sensualité des êtres et la technologie civilisatrice semblent avoir trouvé un point d’équilibre presque évident.

Mais l’histoire, nous la connaissons, veut qu’une pluie noire vienne s’abattre sur cette terre de paradis. En ce 26 avril, l’accident nucléaire qui se produit dans la c

entrale Lénine va brûler cette terre et dévaster ses habitants. Les parcours et les rêves de Vladimir, Anya et Piotr se brisent en silence, dans le vertige du départ précipité, et de la mission patriotique à accomplir. Certains survivent, d’autres disparaissent. Et reste la radioactivité, ce mal continuel et impalpable.

L’assourdissant silence qui envahit les lieux fait étrangement écho au refus de l’oubli qui torture les personnages. Et c’est bien là tout le propos de Michale Boganim. Dans la continuité de « Odessa…

Odessa ! » (2005), une trilogie documentaire sur l’immigration russe entre Odessa, New York et Israël, la réalisatrice israélienne de 37 ans choisit la fiction pour poursuivre son exploration du rapport à la terre natale et des méandres de la mémoire provoqués par l’exil et le

déracinement. Comment composer avec le passé ? L’intérioriser et l’enfouir, ou le transmettre ?

Le personnage de Valery est parti avec sa mère pour Salvoutich, petite ville créée pour accueillir les rescapés de la catastrophe. Taciturne et bagarreur, l’adolescent est hanté par le souvenir de son pommier et de son père disparu. Son enfance à jamais perdue dans les ruines de la maison familiale.

Anya, elle, refuse l’exil. « Pourquoi je ne suis pas partie ? C’est ici chez moi. ». Dix ans plus tard, devenue guide touristique dans le cadre d’un douteux Tchernobyl tour, parce que chaque jour elle foule sa terre outragée, elle est désormais dépositaire d’une mémoire qui ne voyage pas :« Si je pars, qui racontera notre histoire ? »

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