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Par Bahia Allouache

Documentaire français

Age : à partir de 10 ans

Sortie : 11 avril 2012

Durée : 1h21

Réalisation : François Lunel

Interprétation : Dominique Léon, artisan coiffeur et sa clientèle

Le salon parisien de Dominique Léon est une libre reproduction de cabine de paquebot. Boisée, ouverte sur l’horizon de l’introspection à travers des miroirs en forme de hublots, cette cabine semble agir comme un appel au lâcher prise et au voyage intérieur. Chaque client, face à son reflet dans le miroir, choisit d’affronter son image ou de l’occulter, il choisit de parler ou de se taire, de se livrer ou de se cacher.

Dominique Léon est un artisan de quartier. Quand il manipule le cheveu, il n’est ni dans la prouesse technique, ni dans l’effet de mode. A chaque coup de ciseaux, il cherche plutôt à s’approcher au plus près de ce que sont les personnes qu’il coiffe. Le brushing de Guillemette ne sera pas celui d’Isabelle. La coupe de Jacques ne sera pas celle de David. Parce

que chaque parole est singulière avec sa propre langue. Avec sa propre voix, et sa propre voie.

Chez Léon Coiffure, on parle de l’engagement politique, du monde du travail, de la vieillesse, des études, de la maladie. D’hier et de demain. Le verbe peut être abondant et creux, rare et bouleversant. La mélancolie se mêle à l’angoisse, l’espoir aux regrets.

Chacun se raconte et raconte les fragments d’une époque (2007-2011). Cinq années durant lesquelles François Lunel a saisi, avec sa caméra, le singulier pour le fondre dans le collectif.

Pour le réalisateur, ce film était un « travail sociologique » dans lequel il ne voulait « pas interférer ». Ce qui l’intéressait ? « Proposer un dispositif quasi mécanique et laisser faire ». Laisser faire pour donner à voir et à entendre. Il n’y a, à l’écran, la place que pour les visages et les témoignages. Très vite se pose alors la question du rapport

de chaque client à la caméra (certains sont dans la séduction quand d’autres sont dans la fuite) et de chaque spectateur au film. Mais, tour à tour, dans la sincérité puis la feinte,

la légèreté puis la gravité, la parole des clients éclipse tout risque de voyeurisme du spectateur en faisant affleurer l’essentiel : les silences de Dominique. Et soudain, « Chez Léon Coiffure » apparaît comme le portrait du plus discret des personnages du film : Dominique Léon.

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