Par France Hatron
Drame français
Age : à partir de 12 ans
Sortie : 31 août 2011
Durée : 1h40
Réalisation :
Valérie Donzelli
Interprétation :
Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, César Desseix, Gabriel Elkaïm…
La guerre est déclarée était présenté au Festival de Cannes 2011, en film d’ouverture à La Semaine de la Critique.
Un jeune couple (Roméo et Juliette !) se bat jour et nuit pour affronter la tumeur au cerveau de leur petit garçon, les diagnostics de moins en moins optimistes et le corps médical, désarmant par son indifférence et parfois même sa bêtise.
Le sujet n’est pas très vendeur et pourtant… Le film raconte une histoire vécue par Valérie Donzelli et le co-scénariste et acteur principal (Roméo) qui ont formé jadis un couple, ce couple. Et c’est justement leur fils, devenu grand, qui incarne son propre rôle.
La cinéaste pose un regard d’une infinie justesse sur l’appréhension de la maladie, la douleur insoutenable que peuvent ressentir des parents privés de leur enfant, les angoisses de mort, la culpabilité, le désir de sauver son couple et de jouir de sa vie écorchée vive, la présence de la famille à la fois nécessaire et envahissante. Le film présente des aspects quasi documentaires tant il est criant de vérité et va droit au coeur de ceux qui sont passés par là et des autres qui ne savent rien de ce cauchemar sans fin.
Sans juger ses personnages, la cinéaste les observe et les dépeint avec leurs fragilités et leur optimisme. Ils nous donnent ainsi une vraie leçon de vie. La narration, enrichie d’une voix off, mi pessimiste mi détachée, nous rappelle, sans efforts, l’atmosphère de L’enfant sauvage de François Truffaut. Elle parvient à nous émouvoir de bout en bout, sans effets de pathos, par un accouplement de musiques classiques et techno, alternant entre plans fixes, travellings et panoramiques qui font battre le coeur au rythme de celui de cette mère meurtrie.
Valérie Donzelli se met magnifiquement en scène, dirige ses acolytes de jeu avec tout autant de maestria, et interprète en plus quelques chansons qu’elle a elle-même écrites. Que de talents ! Frédéric Pierrot, incarne, lui, le Professeur Saint-Rose avec une grâce et une douceur qui rassurent et permettent de croire en l’humanité et à la sensibilité de certains médecins. Un sans faute donc pour cette histoire tragique bouleversante, néanmoins truffée d’une bonne dose d’humour et de légèreté.
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